LOUGA : IL ASSENE 4 COUPS DE COUTEAU A UN GAMIN DE 8 ANS
Le vigile Saliou Pouye risque les travaux forcés à perpétuité

LOUGA : IL ASSENE 4 COUPS DE COUTEAU A UN GAMIN DE 8 ANS

Le vigile Saliou Pouye risque les travaux forcés à perpétuité
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Âgé de 35 ans, le vigile Saliou Pouye a été attrait hier, devant la Chambre criminelle de Louga, pour répondre du crime de meurtre. Dès l’entame du procès, l’accusé s’est illustré par une insouciance, semblait ne point mesurer la gravité des faits. Pas le moindre signe de remord sur son visage qui, par moments, frisait la jovialité. Saliou Pouye s’est même permis une attitude narquoise, se détournant de l’essentiel, tentant d’enlever un de ses boubous, après s’être longuement étiré. Dans la foulée, il marmonnait des mots indéchiffrables.

 

La clémence de l’accusé et la pédagogie des magistrats

Et pourtant, le crime de meurtre retenu contre lui, est d’une extrême gravité. A l’aune de la cruauté dont il a fait montre pour atténuer à la vie de sa victime, un gamin de 8 ans, à qui, il a asséné 4 coups de coups de couteau, avant de l’achever d’une brique. Seulement, pour asseoir les charges visées, les magistrats de la Chambre feront étalage d’une grande pédagogie pour tenter de tirer les vers du nez de l’accusé, en vain. Peu loquace, Pouye se contentait de lâcher des réponses monosyllabiques : « Oui, non, peut-être, je ne sais pas… » Au détour de certaines questions, il semblait retrouver la raison. « Je n’ai pas tué l’enfant », répétait-il en boucle. Pourtant, des termes de la procédure, sa culpabilité dans ce meurtre survenu le 2 mai 2017, à Ndoyenne (département de Kébémer), est d’une constance indéniable. Ce jour, vers 16 heures, de retour de l’école, le collégien, Ch. D, s’est introduit dans l’ancienne maison royale à l’abandon. Là, il tombe sur le corps inerte d’un garçon. Pris de panique, il alerte le voisinage qui identifie le défunt sous le nom d’Ahmed Diop. Il baignait dans une mare de sang. Les constats d’usage ont permis de relever les traces de 4 coups de couteau qui ont été plantés au ventre. Pis, il avait la tête quasiment écrabouillée par un objet contondant (une brique de 11 kg). La mauvaise nouvelle eu l’effet d’une bombe. Informés, les pandores de la Brigade de Darou Mousty se rendent sur les lieux où ils se trouvent la brique maculée de sang et fissurée en deux et un tee-shirt de marque « Lacoste ». Trois jours après, les gendarmes apprennent qu’un individu se faisait lyncher par une foule qui l’a surpris, s’acharnant sur un gamin. Ils l’extirpent et le mettent aux arrêts. Les habitants de Ndoyenne qui ont eu vent de cette arrestation, assaillent les locaux de la gendarmerie, faisant un rapprochement avec le présumé bourreau d’Ahmed Diop. C’est ainsi qu’ils ont formellement identifié Saliou Pouye. Poussant les investigations, les hommes en bleu qui ont inspecté une maison en construction squattée par le mis en cause, y retrouvent un sac contenant des habits tachetés de sang et un couteau. Interrogé sur la provenance de ce sang. Saliou Pouye indique qu’il s’était blessé en conduisant un vélo. Conduit au lieu du crime, il avait refusé d’y accéder, en hurlant de toutes ses cordes vocales : « Je ne suis pas l’auteur du crime ». Dans sa crise d’hystérie, il a tout de même, eu la lucidité de ramasser le tee-shirt en question, qu’il avait abandonné sur place.

 

La défense plaide une expertise psychiatrique

Lors de son face à face avec le Juge d’instruction, le présumé meurtrier avait avoué que le défunt gamin l’avait retrouvé une fois, dans ces locaux qu’il squattait assidument et lui avait serré la main, avant de rejoindre ses camarades de jeu. Il avait ajouté qu’il utilisait la brique maculée de sang, pour coincer la porte. Cependant, devant la barre de la Chambre criminelle de Louga, Saliou Pouye pour des réponses les unes plus décousues que les autres. Une attitude de « déréglé mental » qui a laissé indifférent l’Avocat général. « Les circonstances de l’arrestation de l’accusé en disent long sur les accusations retenues contre lui. La matérialité des faits ne souffre d’aucun doute, même si manifestement, il essaie d’esquiver subitement les réponses. Rien dans le dossier ne prouve qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales », assure le représentant du ministère public qui, pour la répression, a requis les travaux forcés à perpétuité. A sa suite, la défense assurée par Me Moustapha Ndiaye, s’est évertuée à prouver que son client, Saliou Pouye ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. « L’état mental de l’accusé saute à l’œil. Il a posé des actes qui prouvent à suffisance qu’il est un fou errant. Une personne dotée de raison ne revendique jamais la paternité d’un boubou trouvé sur les lieux d’un crime », a argué Me Ndiaye, avant de demander au Tribunal d’ordonner une expertise psychiatrique pour déterminer l’état psychique de l’accusé. Rendant son verdict, la Chambre criminelle a suivi la logique de la défense et ordonné l’expertise psychiatrique de l’accusé. Le médecin commis d’office rendra ses conclusions dans deux mois.

 

(Source L’Observateur)







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