Les enseignants seront reçus ce matin par le Premier ministre. Mais les syndicalistes y vont sans beaucoup d’enthousiasme, car ils ont des réserves en s’y rendant. Ils l’ont fait savoir hier à Saint-Louis, lors de la marche nationale ayant connu un grand succès. Après Dakar, Thiès et Kaolack, le G6 (SAEMSS, CUSEMS, SELS, SELS-A, UDEN et SENLAS/FC) dit ne plus être dans une dynamique de négociation, mais plutôt de concrétisation des accords signés avec le gouvernement en 2014. Saourou Sène, secrétaire général du SAEMSS, est catégorique. « Nous n’attendons rien d’autre que l’application de ces accords. La mobilisation d’aujourd’hui à Saint-Louis démontre à suffisance que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout », a-t-il laissé entendre. Même son de cloche pour Souleymane Diallo du SELS qui a précisé que la lutte se poursuite. « La mobilisation de Saint-Louis est une alerte, un signal fort, et nous attendons un échéancier précis et net de la part du gouvernement », a-t-il martelé. M. Diallo de dire que la rencontre avec le Premier ministre Mahammed Dionne va déterminer l’avenir de l’école et qu’au terme de la réunion, une décision sera prise avec la base.
Quant à Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du CUSEMS, il a soutenu que ce combat est celui de la dignité humaine, de l’équité et de la justice sociale. « Les enseignants sont des jardiniers de l’intelligence humaine », lance-t-il. Le patron du CUSEMS dénonce avec véhémence les forces tapis dans les ténèbres et qui cherchent, selon lui, à les déstabiliser dans leur lutte. Ainsi, le G6 a décliné à Saint-Louis les contours qu’il adoptera lors de la rencontre avec le chef du gouvernement. Le G6 reste ferme sur ses revendications et n’attend pas reculer, dit-il.
Les rues empruntées hier par les enseignants étaient aux couleurs rouges. Une marée humaine déterminée a battu le macadam durant des heures sous un soleil de plomb pour « amener le gouvernement à respecter les accords de 2014 ». S’adressant aux populations de la ville et autorités étatiques, Niapaly Niang de l’intersyndicale a été un peu plus clair. Perchée sur une camionnette, elle a rappelé que les enseignants sont d’abord des parents d’élèves et ils ont mal de voir leurs enfants traîner à la maison. Elle prend le pouvoir pour responsable de la situation actuelle du système scolaire. « Toutes les autorités religieuses et coutumière ont tenté de ramener à la raison le gouvernement, mais aucune avancée significative n’a été notée », se désole-t-elle.
Le responsable de la COSYDEP, section Saint-Louis, invité à cette marche, a estimé que l’heure est grave. « Nous avons exhorté les syndicats à respecter le centralité de l’enfant et que, quelles que soient les revendications, il faut penser à celui-ci. Nous avons aussi demandé au gouvernement de respecter ses engagements », a souligné Doudou Fall, qui reste toutefois optimiste quant à l’issue de la rencontre entre le Premier ministre et les enseignants.
(Source EnQuête)
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