Les avocats de la défense n’ont donné aucune aux deux receveurs de la ville de Dakar qui, depuis leur audition devant le prétoire, soutiennent mordicus qu’ils ne connaissent pas l’existence de fonds politiques au Sénégal.
Les avocats de la défense ont fait projeter un document des archives françaises. C’est le procès-verbal de la séance du 30 octobre 1923 dirigé par M. Louis Guillabert sur le sujet des fonds politiques avec la présence du maire de Dakar, en 1923, Jules Sergent, successeur de Blaise Diagne.
Le document a été produit par le Bâtonnier du barreau de Cameroun, Me Kamga. A la suite de la projection, Mamadou Omar Bocoum est appelé à la barre afin de s’expliquer. Il a fait savoir qu’il alimentait la caisse d’avance parce qu’il n’avait pas décelé d’irrégularités dans les pièces justificatives qui lui étaient présentées par le gérant des fonds, en l’occurrence Mbaye Touré.
« L’opportunité de la dépense incombe à l’ordonnateur. A ma connaissance, je ne vois pas de textes consacrant l’existence des fonds politiques au Sénégal, a-t-il laissé entendre non sans dire que personne ne peut dire qu’il n’existe pas de fonds politiques au Sénégal.
« Je ne suis pas complice. Je ne peux pas conduire un véhicule rempli de délinquant gantés, encagoulés pour commettre un crime ou un délit », soutient le receveur-percepteur pour se défendre. Acculé par la défense, Mbaye Touré a relevé des erreurs commis par son camarade dans ses explications. « Entre inspecteurs, il y a beaucoup de divergences dans l’interprétation des textes. Il nous arrive de ne pas bien appliquer les textes mais cela ne va pas dire pour autant que nous avons payé des fonds politiques. Les caisses d’avance ne respectent pas les vrais principes. Ces pratiques peuvent ne pas être très conformes. Je suis convaincu que je ne suis pas complice. Je n’ai pas connaissance de textes qui parlent de l’existence de fonds politiques. Au niveau des collectives locales, la nomenclature, il n’y a pas de fonds politiques », explique-t-il.
« Tout le monde connait l’existence des fonds politiques communément appelé fonds spéciaux », poursuit-il.
La défense, en l’occurrence Me Pape Leyti Ndiaye, demande que les déclarations de ces deux percepteurs soient notées dans le plumitif d’audience.
(Source Libération)
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