Chambre criminelle de Dakar : Comment le fils du président de l’association des maures du Sénégal a été cruellement agressé
Abdoulaye Fall a été sauvagement agressé par les jeunes de son quartier. Sa jambe amputée, sa tête fracassée…

Chambre criminelle de Dakar : Comment le fils du président de l’association des maures du Sénégal a été cruellement agressé

Abdoulaye Fall a été sauvagement agressé par les jeunes de son quartier. Sa jambe amputée, sa tête fracassée…
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« Mon fils n’a plus de pied. Il ne sait plus marcher et ne peut plus rien faire. Il ne peut pas se doucher ni faire ses besoins naturels tout seul. Je lui ai trouvé une femme afin qu’elle puisse l’aider ». Ahmed Fall, président de l’Association des maures du Sénégal, a dit ceci, hier, devant le prétoire de la Chambre criminelle de Dakar pour raconter la triste nouvelle vie de son fils, Abdoulaye Fall qui a été sauvagement agressé par les jeunes de son quartier.

Né avec un seul bras (gauche), il a aujourd’hui perdu sa jambe droite, amputée à la suite d’une agression dont il a été victime. Ses bourreaux ne lui ont pas fait de cadeau. Ils lui ont fracassé la tête avant de lui sectionner avec un coupe-coupe le pied.

Abdourahmane Mané, Saliou Boye et Cheikh Tidiane Sow l’on abandonné sur place gisant une mare de sang. Ils lui ont causé plusieurs blessures ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de 90 jours. Mais, leur escampette n’a été que de courte durée. Ils sont poursuivis pour les faits de tentative de meurtre. Devant la barre, Abdoulaye Fall, qui miraculeusement a vécu de ses blessures, est revenu sur les circonstances de son agression.

Tout est parti d’une altercation qu’il a eue avec Junior, le neveu d’Abdourahmane Mané. Junior s’en est sorti avec des blessures. Son oncle, Abdourahmane Mané, a décidé de se venger pour lui. En compagnie des ses amis, ils ont neutralisé Abdoulaye Fall avant de lui faire subir l’enfer. Ils lui ont fracassé la tête et la région cavitaire. Il recevra également des coups de coupe-coupe au niveau de la sexions partielle, du tendon d’Achille et du nerf sciatique. Bref, aucune partie de son corps n’a été épargnée.

L’on se croirait même à une scène de boucherie. « N’eut été l’intervention rapide des sapeurs-pompiers, il ne survivrait pas. Je n’avais jamais cru qu’il sortirait vivant de ses blessures », a ajouté le père de la victime. Qui tout de même a révélé, pour le déplorer, les mauvaises fréquentations de son fils, condamné à trois reprises pour divers délits. Il dit avoir tout fait pour que ce dernier suive le droit chemin, en vain.

« Je lui ai donné 5 millions de francs CFA pour qu’il investisse dans l’élevage mais, tout est tombé à l’eau. Il prend toujours le mauvais chemin et ne choisit pas ses amis », a déclaré le père de la victime, venu assister son fils.

Les trois accusés ont devant le prétoire, nié les faits qui leurs sont reprochés alors qu’à l’enquête préliminaire, ils les avaient tous reconnus. Saliou Boye et Cheikh Tidiane Sow ont déclaré n’avoir pas pris part à la bataille qui opposait Abdoulaye Fall à Abdourahmane Mané. Ce même s’ils reconnaissent avoir été présents sur le théâtre des opérations.

Avocat de la partie civile, Me Ibrahima Mbengue a réclamé, en guise de dommages et intérêts, la somme de 500 millions de francs CFA. Un montant qui, selon lui, peut être justifié. « Il est né d’un seul bras (gauche). Il n’avait que ses membres inférieurs et son bras droit pour s’acquitter à ses besoins. Aujourd’hui, on lui a amputé la jambe gauche à cause de l’agression. Il ne lui reste qu’un membre inférieur et membre supérieur. Il est né anormal et est devenu plus anormal », a soutenu l’avocat non sans indiquer que les agresseurs ont agi avec préméditation, avec l’intention de tuer son client.

Le maitre des poursuites a demandé la requalification des faits de tentative de meurtre reprochés à Abdourahmane Mané et Cheikh Tidiane Sow en coups et blessures avec préméditation. Et qu’ils soient condamnés respectivement à 20 et 15 ans de travaux forcés.

Quant à Saliou Boye, le parquet veut qu’il soit poursuivi pour non-assistance d’une personne en danger. Pour la répression, il a requis 2 ans de prison ferme. En outre, le substitut du procureur estime que les faits sont d’une extrême gravité. D’autant que les agresseurs ont visé les parties vitales de la victime pour lui infliger une correction très sévère.

Les avocats de la défense ont, à titre principal, plaidé l’acquittement et, subsidiairement, l’application bienveillante de la loi.

L’affaire est mise en délibérée au 16 janvier prochain.

 

(Source Libération)







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